Donner un cadre légal à l’habitat solidaire et ou à ses habitants ne revient pas à ouvrir les portes à n’importe quelle dérive. Un tel risque est décrit par Monsieur Nicolas Bernard dans sa présentation de l’habitat alternatif, « Le risque existe de ne plus conférer que des demi-droits à ce que d’aucuns présenteront vite comme des sous-habitats. Il s’agit au contraire, une fois, le champ d’application de l’habitat solidaire, structuré, mesuré, évalué, de donner à la fois aux porteurs de projets et surtout aux bénéficiaires potentiels un mode d’habiter digne et garantissant la pleine jouissance de leurs droits et devoirs, l’élection de résidence principale en étant le fondement administratif. L’habitat groupé, solidaire n’est pas une réponse universelle à la crise du logement et applicable à tous.
Ce mode de logement suppose l’acceptation de contraintes liées à la proximité physique, à l’obligation de partager certaines tâches, solidarité de fait et peu négociable. Ceci étant posé, comment expliquer le grand succès d’habitats créatifs et nouveaux comme par exemple l’habitat Kangourou, déjà bien implanté à Bruxelles et désormais soutenu par le Gouvernement Wallon ? Des systèmes analogues se développent en Flandre. La réponse est évidente : ce mode d’habiter est en adéquation avec des besoins bien définis. Briser la solitude et le sentiment d’insécurité de personnes âgées en offrant à un coût restreint un logement à des jeunes dans une maison sans cela bien vide… avec pour corollaires une meilleure densification du territoire et l’entretien du parc immobilier. Renouer les liens transgénérationnels, rétablir librement des solidarités de base dans le respect des différences, et dans une économie des ressources, voilà ce que par exemple un « label habitat solidaire » serait amené à faciliter. PP 121.