Travail en réseau

Habitat et Participation s’est créée avec pour finalité de favoriser le travail en réseau, notamment en matière de pratiques participatives. Le création d’un réseau, son fonctionnement, les flux d’information qui y circulent sont des matières où notre association commence à posséder un bagage utile.

1. Un réseau: définition et structuration

Monsieur Wilfrid Hertog – Resource Centre of Urban Agriculture – RUAF) Définition de B. Haverkort, ILEIA :

« Un réseau est un groupe quelconque d’individus ou d’organisations qui, sur une base volontaire, échangent des informations et des biens ou implémentent des activités conjointement pendant que l’autonomie de l’individu reste intacte. »

Cette définition, dit Monsieur Hertog, nous donne les éléments pour répondre aux questions du pourquoi et du comment.

  • Il y a un intérêt, problème ou défi commun au sein d’individus ou d’organisations.
  • Il y a un échange volontaire entre les membres et l’autonomie des membres reste intacte.
  • La structure du réseau n’est pas définie. Elle s’adapte aux circonstances et peut prendre des formes différentes, changer dans le temps, être informelle et légère ou formelle et plus lourde.

« Il y a dans l’expérience un capital qui se renouvelle et un autre qui s’accumule. L’important n’est pas seulement dans les informations et les savoirs qui ont vocation de durer, il est aussi dans les leçons utiles pour quelques mois ou quelques années, mais qui seront bientôt dépassées par l’expérience elle-même. »

(Pierre de Zutter – consultant français au Pérou – fiche DPH)

2. Le fonctionnement d’un réseau

Le fonctionnement en réseau est une alternative au fonctionnement plus traditionnel, hiérarchisé voire pyramidal d’une structure. Les informations sont censées y circuler plus facilement sans passer obligatoirement une par  » centre  » décisionnel. Actuellement, de nombreux groupements se sont créés en réseau, sans qu’il n’existe de forme unique au fonctionnement de ce réseau (voir les diverses typologies de structuration).

Grosso modo, on distinguera deux types majeurs :

  • Soit tout passe par un noyau central qui renvoie les informations vers tous les partenaires du réseau qui n’ont pas forcément de nombreuses interactions entre eux. Ce mode de fonctionnement reproduit en partie le fonctionnement pyramidal plus classique (c’est le cas des réseaux de types hiérarchiques, en forme de roue, en rais et moyeu et en sub-réseaux) ;
  • Soit il n’existe pas de noyau central : les interactions entre les partenaires sont nettement plus nombreuses, mais certains sont plus sollicités que d’autres et rien n’est centralisé (c’est le cas des réseaux de types cercle ou tricot).

Il est souvent intéressant, sur base de ces deux types majeurs, de réfléchir à un mode de fonctionnement qui permette de développer les avantages des deux modèles. On voit, par exemple, se développer des coordinations décentralisées de réseau ; des  » têtes de réseau  » qui, à la périphérie d’un réseau deviennent les centres d’autres réseaux ; des fonctionnements par cercles concentriques où les partenaires les plus éloignés n’ont même pas connaissance de l’existence du réseau auquel ils participent, etc.

C’est toujours très utile de dessiner le schéma de son réseau et des interrelations qui existent au sein des partenaires pour mieux comprendre comment circulent les  » flux  » d’information, où se situent les pôles décisionnels, où se situent les nouds de dysfonctionnement, quels ouvertures du réseau seraient nécessaires.

Fonctionnement et facteurs de succès. Selon de Hertog (cité précédemment), les facteurs de succès qui permettent aux réseaux de se maintenir dans le moyen ou long terme sont :

  • Une vision commune des thèmes principaux et des objectifs visant un changement ;
  • Un engagement réel : les membres doivent investir suffisamment d’énergie et de temps ;
  • Une coordination effective et transparente – éviter la domination d’un groupe restreint ;
  • La capacité à générer des moyens financiers, éviter la dépendance vis-à-vis d’un seul bailleur de fonds ;
  • Chercher des partenariats et mener des activités concrètes.

3. Le rôle des partenaires

La construction d’un réseau est encore plus délicate que celle d’un « simple » partenariat. Le fonctionnement interne et les rôles de chacun sont à définir clairement. Par exemple, on peut citer comme rôles possibles :

  • Un/des facilitateur(s) Un/des médiateur(s): La personne ou l’association chargée de cette tâche doit veiller à ce que l’information circule bien entre les personnes. Elle aide à l’organisation de débats ou de réunions au sein du réseau. Elle pourrait aussi animer un forum internet le cas échéant. De nombreux débats passionnants vivent et meurent sur internet faute d’une animation structurée.
  • Une mémoire : La personne ou l’association qui est la mémoire du réseau doit imaginer un moyen de capitaliser le travail du réseau : ses réunions – ses décisions – ses actions. Comme il s’agit d’un mode de fonctionnement moins centralisé, il n’existe généralement pas de lieux où l’on archive le vécu du réseau. Comment organiser une capitalisation accessible à tous les membres du réseau ? Compréhensible pour un nouveau membre ?
  • Un/des porte-parole : Une des questions récurrentes est de savoir, lorsque l’on adhère à un réseau, à partir de quand peut-on parler au nom du réseau, voire engager celui-ci quand s’ouvre une opportunité. Comme ceci est souvent sujet à conflits internes, il est très important dès le départ de fixer ce rôle, les implications et limites de celui-ci. Existera-t-il un porte-parole unique qui va acquérir un pouvoir de facto face au groupe ou chaque membre a-t-il ce droit ? Comment cela se passera-t-il concrètement ?
  • Un/des catalyseur(s) : La personne ou l’association en charge de ce rôle doit veiller à être attentive à ce qui se passe en périphérie du réseau. Si de nouvelles idées apparaissent, de nouveaux projets peuvent se concrétiser, il en informe l’ensemble des partenaires du réseau. Pour rester un réseau vivant, il faut pouvoir rester ouvert vers l’extérieur en imaginant les modalités pour intégrer ces éléments nouveaux.
  • Un responsable par projet ou chantier en cours : Faire avancer un débat ou un projet au sein de certains réseaux n’est pas chose facile, d’autant que l’implication dans de nombreux réseaux est bénévole. Il est donc important que certains se responsabilisent pour faire avancer un projet, tout en maintenant l’équilibre avec le reste des partenaires qui ne doivent pas se sentir dépossédés de leur pouvoir d’action ou de décision. Qu’implique cette responsabilité ? Qu’attend-on de celui ou celle qui l’assume ?

Tout travail en réseau requiert des temps de négociation plus importants ainsi qu’une méthodologie d’évaluation collective du travail en réseau (ou en partenariat). Ces temps de travail sont à prendre en compte et doivent être mis en balance avec les avantages du travail en réseau.

4. Les partenaires réseau d’Habitat et Participation

Travail en réseaux : L’idée du travail en réseaux est de collecter l’information dans le champ des établissements humains et de passer de la diffusion d’informations à une véritable communication dynamique dans le cadre d’un réseau interactif en mettant en évidence l’engagement des usagers et des habitants dans le processus décisionnel. La volonté est donc de sensibiliser les décideurs, les techniciens et la population afin d’accroître son autonomie et de contribuer à une réelle amélioration des conditions de logement, d’habitat et des modes de vie.

Notre association est ainsi L’association est membre actif de plusieurs réseaux tels que :

  • Habitat International Coalition (HIC), est une organisation internationale en lien direct avec les organisations de base qui travaillent pour le droit à l’habitat dans plus de 70 pays (habitat à comprendre au sens large de logement, environnement, espace de vie, etc ).
  • Dialogues et Documents pour le Progrès de l’Humanité (DPH), réseau international d’échange d’expériences permettant à des acteurs de terrain d’avoir accès à des connaissances et des pratiques pour améliorer leurs actions concrètes et pour permettre à chacun de devenir une force de proposition face aux pouvoirs publics locaux, etc.
  • Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH), réseau qui entreprend des actions et offre des plate-formes de réflexion pour une mise en oeuvre effective du droit au logement tel qu’inscrit dans la constitution belge.
  • Démocratiser Radicalement la Démocratie (DRD), réseau international créé autour du processus du Budget Participatif de Porto Alegre. II rassemble des élus, des techniciens, des responsables associatifs de plusieurs pays, qui échangent leurs expériences et initient des processus de démocratisation autour des budgets des collectivités territoriales.
  • Groupe Participatie, est un groupe de réflexion, d’échange, de proposition et d’appui pour la participation citoyenne. Il encourage et promeut, notamment, les démarches participatives pour la gestion de la vie locale.
  • Réseau Bruxellois des centres de Documentation de la Santé (RBCDS), réseau de centres de documentation dans le domaine de la santé. Notre association y apporte le volet participation.
  • Réseau des Associations de Promotion du Logement (RAPeL), réseau des associations wallonnes qui contribuent à la mise en ouvre du droit à un logement décent. Il représente le secteur auprès des autorités régionales et est un lieu d’échanges, de réflexions et de promotion mutuelle.
  • Cités territoires gouvernance (CITEGO) : Citego est un site de ressources documentaires internationales pour échanger, montrer les innovations et mettre en avant des expériences significatives dans le champ de la gouvernance urbaine. Toutes les données sont libres d’accès, respectant les principes « creative commons ».
  • NO VOX : NO VOX est un réseau d’associations, de mouvements et d’organisations, qui mènent concrètement des luttes sociales sur le terrain. Fondé lors du 1er Forum Social européen à Florence, le réseau a pris une dimension internationale lors du 1er Forum Mondial de Porto Alegre en 2003.

5. Documentation

Notre bibliothèque est accessible tous les jours sur rendez-vous (+32/10/45.06.04)

Voici quelques exemples d’ouvrages utiles :

  • RADOVIC D., BARRET Y., Comprendre la diversité des usages DPH pour mieux assurer son développement (catalogue des fiches d’expériences sur les différentes utilisations de la philosophie DPH). 1999.

6. Notre expérience utile

Réunions de travail sur le développement d’un réseau international d’échange d’expériences (DPH) : conception des semaines de travail, gestion logistique et animation des ateliers de réflexion. Le fonctionnement en réseau est une alternative au fonctionnement plus traditionnel, hiérarchisé voire pyramidal d’une structure. Les informations sont censées y circuler plus facilement sans passer obligatoirement une par  » centre  » décisionnel. Actuellement, de nombreux groupements se sont créés en réseau, sans qu’il n’existe de forme unique au fonctionnement de ce réseau.

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